Le 17 juin 2021
– Communiqué de presse –
Reprise des concerts et des festivals de musiques actuelles :
Les organisateurs trahis par le Gouvernement
Depuis fin février, les festivals de musiques actuelles qui ont décidé de maintenir leur édition 2021 travaillent un format alternatif dans le cadre des contraintes annoncées par la Ministre de la Culture en février dernier, à savoir 5 000 personnes maximum, en configuration assise.
Or, comme nous le dénoncions déjà dans la lettre ouverte adressée au Président de la République le 5 mai, les nouvelles mesures annoncées sans concertation le 29 avril dernier, et particulièrement la mise en place du pass sanitaire, ont placé ces festivals dans une situation intenable.
A quelques semaines du lancement de la saison estivale, nous faisons le triste constat que les publics n’adhèrent manifestement pas à l’accumulation des contraintes sanitaires et que cette défiance se traduit par un arrêt pur et simple des ventes de billets pour des manifestations qui ont pourtant souhaité, contre vents et marées, proposer une édition 2021.
Nous comprenons nos concitoyens pour qui le pass sanitaire ne peut s’envisager que pour un retour à des conditions normales de tenue de nos festivals. Ils privilégient de fait des évènements, parfois nouveaux, se tenant sous la jauge des 1 000 personnes, qui échappent ainsi à la contrainte du pass sanitaire et proposent de facto un cadre plus souple pour le public.
En outre, nous faisons le constat amer que des établissements présentant des conditions d’accueil analogues à celles des festivals (établissements recevant du public en plein air – ERP PA) se voient même exemptés du pass sanitaire. C’est en effet le cas des parcs zoologiques, d’attraction et à thème qui se retrouvent nommément exclus de cette contrainte par décret.
Début mai, la Ministre de la Culture annonçait également la reprise prochaine des concerts en configuration debout, annonce dont nous nous sommes évidemment d’abord réjouis, avant d’entendre que cela se ferait à raison d’une personne pour 4m², protocole que nous avons là aussi dénoncé dans notre lettre ouverte au Président de la République. En effet, chacun conviendra du caractère purement théorique de la mesure et en aucun cas applicable, cela revenant par ailleurs à diviser par 12 les jauges habituelles.
Or, depuis, aucun protocole juste, clair et réalisable ne nous a été présenté par le Gouvernement… alors même que la mesure est censée prendre effet au 1er juillet prochain.
Cela conduit à ce que nous craignions : des décisions locales différenciées et même parfois contradictoires d’un territoire à l’autre. Ces disparités renforcent l’incompréhension des publics et viennent ajouter une difficulté supplémentaire pour le secteur en créant une iniquité de traitement entre événements, alors même que nous avions très largement alerté le Gouvernement à ce sujet lors de nos rencontres, en vain donc semble-t-il…
Dans le même temps, les salles de concert souhaitent aujourd’hui programmer la rentrée de septembre, mais sans avoir connaissance de ce protocole, cela est évidemment strictement impossible… Des précisions sont donc nécessaires pour la reprise des concerts debout, qui permettra aux publics d’accéder de nouveau à une offre culturelle large et diverse, les concerts en configuration assise n’étant pas adaptés pour toutes les esthétiques.
Notre agacement est à son comble lorsque nous entendons que les discothèques pourraient quant à elles accueillir à nouveau des clients dès le 2 juillet avec une jauge de 65%, en configuration debout. Nous nous réjouissons bien sûr de ces perspectives pour ce secteur profondément touché lui-aussi par la crise sanitaire, mais pourquoi encore une fois les règles ne sont-elles pas les mêmes pour tous ?
Depuis le début de cette crise, nous avons travaillé de concert avec le Gouvernement pour proposer, quelles que soient les contraintes, des concerts aux publics, faisant sans cesse preuve d’imagination et de patience au regard des protocoles en vigueur.
Hélas, aujourd’hui, à quelques jours de la Fête de la Musique, nous sommes las et exaspérés de ce mépris, de cette malhonnêteté et de cette iniquité de traitement dont sont sans cesse victimes les concerts en configuration debout.
Aussi, nous demandons instamment au Gouvernement à ce que des mesures justes et adaptées à notre secteur nous soient enfin proposées, et cela dans les plus brefs délais.
En particulier, en cohérence avec les mesures prises dans les autres secteurs, nous demandons à ce que soit reconsidéré le pass sanitaire et actée la reprise des concerts debout.
Il en va de la pérennité de tout un secteur, des entreprises et des artistes qui le composent.
Contact presse :
Aurélie Hannedouche – dg@sma-syndicat.org – 06 99 10 75 75