COMMUNIQUÉ AGI-SON – Marsatac 2023, une expérimentation nationale de la gestion sonore des festivals de plein air

Depuis 2018, les organisateurs de concert font face à une réglementation sonore ambitieuse qui les amène à relever un grand nombre de défis techniques. Ce qui n’est pas sans soulever certains problèmes quant à son application, en particulier pour les festivals de plein air menacés par des règles d’émergences sonores intenables chez les riverains. Concrètement, ce sont des milliers d’événements, autour de 3000 festivals musicaux, qui sont concernés en France. AGI-SON et ses membres ont donné l’alerte en organisant deux tours de France pour expliquer la complexité de la réglementation sonore et les points de faiblesses du secteur. Aujourd’hui, plusieurs festivals dans l’hexagone s’engagent dans une démarche responsable dans l’application du décret « Son ». Mais à ce jour, il est clair que le parc de matériel de sonorisation existant ou encore les compétences et formations au sein des équipes ne peuvent répondre au niveau d’exigence très élevé de la réglementation. Le secteur est prêt à s’organiser mais cela nécessite du temps, de la concertation, des moyens financiers et de l’innovation.

Un pool d’experts pour une expérimentation nationale d’intérêt général

À travers l’association AGI-SON, les organisations professionnelles du spectacle vivant musical s’unissent pour engager une expérimentation à valeur nationale avec l’implication du Groupement des Ingénieurs Acousticiens (GIAc) au travers de la société A2MS Acoustic, de la société Solution 63 Hz et du prestataire Dushow. L’ambition est de trouver le point d’équilibre pour préserver au mieux la tranquillité des riverains tout en garantissant la qualité sonore et la tenue des événements musicaux et festifs qui ponctuent la saison estivale en France, notamment en centre-ville, garantissant ainsi une facilité d’accès.

Marsatac, un laboratoire sonore des festivals de demain

Le festival de musique Marsatac, créé à Marseille il y a plus de 20 ans, programme les esthétiques électroniques et hip hop. Depuis l’an dernier, il fait face à la mobilisation de riverains causée par l’occupation régulière du quartier des plages par une série d’événements à la saison estivale. Le cas de Marsatac n’est aujourd’hui pas isolé et on observe de plus en plus d’appréhensions du voisinage que nous font remonter les festivals et les collectivités. Marsatac, soucieux de prendre en compte les riverains en instaurant une médiation, a décidé de s’emparer très concrètement de la gestion des émergences sonores pour réduire au maximum les nuisances et s’est porté volontaire pour être un laboratoire d’expérimentation sonore. Un premier accompagnement de Marsatac par AGI-SON s’est déroulé l’an dernier dans l’idée que ce cas particulier permettre de dresser un bilan général de la situation des festivals de plein air et du chemin qu’il reste à parcourir pour qu’ils puissent se mettre en conformité avec la nouvelle réglementation sonore. 

De grands enjeux pour le secteur et des défis pour les festivals de plein air  

L’enjeu majeur de cette expérimentation nationale est de parvenir à concilier qualité sonore pour le public et protection de l’environnement.
Pour y parvenir, les défis sont nombreux :

> Réduire les nuisances sonores chez les riverains
> Garantir les conditions de production des oeuvres des artistes ainsi qu’une qualité d’écoute des concerts pour les festivaliers
> Innover technologiquement dans la diffusion sonore
> Financer les nouveaux coûts engendrés

Le dispositif sonore mis en place sur Marsatac fera l’objet d’un bilan global pour évaluer les avancées et en partager les conclusions avec l’ensemble des acteurs du secteur.

Une visite de presse sur le site de Marsatac sera organisée le 17 juin à 18h (à confirmer) pour rendre compte du travail mené sur la sonorisation du festival.

AGI-SON rassemble une soixantaine d’organisations nationales et régionales du spectacle vivant pour défendre la création et la qualité sonore dans l’écoute et la pratique des musiques amplifiées.

AGI-SON s’engage pour une gestion sonore maitrisée, permettant de concilier l’exercice de la pratique musicale avec les enjeux de préservation de la santé publique et de respect de l’environnement.